L’enfant chasseur

Auteur/illustrateur : Adrien Parlange – éditions Albin Michel

C’est l’histoire d’un garçon à qui sa mère raconte une histoire. Il est dans son lit et elle lui lit l’histoire de l’enfant chasseur, un enfant perdu… Celui qui vit seul, loin de tout, dans la nature sauvage.
Qui n’a pas rêvé de se perdre dans la forêt pour vivre des aventures ? Qui n’a pas été fasciné par les histoires d’être humain perdu dans un univers hostile ?

Oui, bon peut-être vous qui me lisez… enfin quand même… petit on est beaucoup à s’être imaginé vivre seul, à se demander s’il reste encore d’autres humains. On y pense aussi adulte : nombre de récits de fondations des civilisations s’appuient là-dessus, que ce soit dans les histoires anciennes ou dans les livres de Science-Fiction. Si personnellement on n’y pense pas, ça fait partie de notre patrimoine culturel.
Si je divague autant, c’est parce que ce livre, cette histoire font appel à des sentiments, des pensées qui sont profondément enracinées chez nous les humains. Pour les extra-terrestres, très franchement, je ne sais pas.

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Avec une justesse très sensible et une économie de moyens étonnante, on est tous embarqués dans cette incroyable histoire, qui nous emmène loin dans notre imaginaire ! C’est une prouesse technique, presque une expérimentation mais complètement au service d’un grand récit !

Le livre est un grand format, la teinte qui domine est le beige et les caractères d’imprimeries sont un peu “à l’ancienne” : le tout rappelle les livres illustrés de nos grands-parents (ou arrières grands-parents), ceux qui leur étaient offerts en cadeau, en récompense de leur travail à l’école. En ce sens, il rappelle aussi les livres que ces mêmes grand-parents aiment offrir à leurs petits enfants pour leur transmettre “quelque chose” : une histoire, des valeurs, une certaine philosophie de la vie. Pas une morale, non. 

Les dessins sont extrêmement fins, le papier délicat et… le texte est exquis tout seul. On peut le murmurer à l’oreille des enfants il garde toute sa saveur, tout son pouvoir sur l’imagination.

A l’intérieur du livre, il y a un filtre magique, celui qui fait entrer dans l’histoire, dans les personnages, celui qui fait rêver, qui brouille les pistes (Cher parents rassurez-vous, ce n’est pas une substance illicite.)

C’est un grand bonheur et je vais ancrer ce livre dans le temps : les récits construits sur des événements qui s’enchaînent, de manière assez irrémédiable, sans rupture mais avec du suspens font profondément du bien. En novembre 2015 on a besoin de ces grandes histoires. Elles sont rassurantes.

Lisa Bienvenu

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animaux Animaux

Jérémie Fisher – édition Les grandes personnes

 Ils sont nombreux les animaux dans ce livre à apparaître et disparaître au gré des pages qui se tournent, des filtres magiques et de l’endroit d’où l’on regarde le livre. On peut s’en imaginer des histoires et des animaux ! On peut en faire du bruit à imiter tous ces cris… enfin la girafe, là j’avoue, je sèche.

Mais avant de faire du bruit, on entre tout doucement dans cette histoire avec une toute petite phrase chuchotée “Qui sommes-nous ?”. Elle se détache, au milieu de la page, sur une forme jaune pouvant rappeler un coq ou une poule

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Et on est renvoyé dans nos éternels questionnements sur notre identité, qui sommes-nous, d’où venons-nous (dans quel étagère ? ça vient plus tard !). Les enfants, les bébés y sont sensibles : cette petite phrase dit beaucoup, on y met de l’émotion et elle résonne chez nous les adultes.

Ce livre est une surprise, un jeu, des formes apparaissent, se transforment sous nos yeux, notre imagination galope, on s’amuse à deviner quel animal va bien pouvoir surgir, on cherche le petit papillon. Les animaux n’arrivent pas n’importe comment sur la page : ils sont la malicieuse combinaison d’une histoire qui se construit et d’un jeu sur les formes et les couleurs. Et plus on le lit, puis on trouve de nouvelles histoires, plus on voit de nouvelles formes dans des univers différents. On s’arrête, on observe, on invente. Et on pense aux formes des nuages, des arbres, des montagnes, des rochers, des cailloux… aux formes de la nature qui nous en inspirent d’autres. Sacré tour de force, je vous assure !

C’est très rigolo, ludique et il y autre chose… on n’a pas oublié cette petite phrase chuchotée au tout début, on l’a gardée dans un coin de tête. Tout au long du livre, on est ensemble à vivre une drôle d’aventure, à avoir peur, à jouer, à se regarder vivre…

Et alors, “Qui sommes-nous ?”

Lisa Bienvenu

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Podcast de l’émission :

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