Deux livres au programme aujourd’hui!

Il y a des livres qu’on vous conseille et auxquels vous ne croyez pas vraiment. Un livre construit à partir d’archives de notaires par exemple. Pas franchement le genre de bouquin qu’on aurait envie de lire, ça sent l’ennui et le formol a des kilometres à la ronde.

Et pourtant, et pourtant. Je l’ai pris le livre, j’ai lu les premières lignes, en attendant que mon café chauffe sans y croire. En me disant, au moins j’aurais essayé. Et je l’ai reposé 4 chapitres plus tard.Le café était froid, et j’étais déjà en retard pour venir à la radio.Tout ça pour un livre à base d’archives de notaires.

L’historien Jérémie Foa a réussi un sacré coup de force avec Tous ceux qui tombent. Maitre de conférence à l’université d’Aix Marseille et futur chercheur à Université de Princeton aux Etats Ubis, Jeremie Foa nous emmène dans la France de 1572, la nuit du 23 au 24 aout, la tristement célèbre St Barthélémy.

Jérémie Foa a décidé d’analyser cette Saint Barthélémy en retracant la vie des parisiens lambda, d’huguenots normaux, d’assassins voisins de leurs futur victimes… Il retrace le lent chemin qui a permis cette St Barthélémy.

C’est une histoire de la St Barthélémy par le bas, par le quotidien. On suit par exemple la vie de Thomas Croizier, un tireur d’or, un orfevre en d’autres mots, que l’on croise tout au long du livre. Thomas Croizier l’un des plus grands massacreurs de la St Barthélémy. On le suit parce que cette terrible nuit du 23 au 24 aout n’est pas sorti de nulle part, elle est le fruit d’un long processus.

 

Bien plus actuel, le livre d’Aymeric Elluin et Sébastien Fontenelle, n’est pas bien plus joyeux ! Vente d’arme une honte française aux éditions du passager clandestin est une plongée effrayante dans le commerce des armes en France. Ce livre assez court se lit très facilement et explique la stratégie commerciale française pour le matériel de guerre.

Aymeric Elluin est responsable du plaidoyer sur l’armement à Amnesty international et il a écrit ce livre avec le journaliste Sebastien Fontenelle. Les deux retracent, par exemple, les ventes d’armes à l’Arabie Saoudite dont les canons César utlisés par le royaume saoudien pour bombarder des civils au Yemen. Mais face à l’emploi et à l’économie française les vies des yéménites ne valent pas grand-chose.

 Un livre très instructif et rapide à lire qui nous rappelle la responsabilité de la France dans bien des guerres.